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L'industrie textile demeure l'une des plus polluantes à l'échelle mondiale, contribuant à 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre selon Footbridge, la classant ainsi juste derrière l'industrie pétrolière en termes de pollution.

Les consommateurs expriment des attentes élevées, avec 64 % des Français, selon une étude OpinionWay, accordant plus d'importance à l'origine des produits.

D'après Ipsos, près des deux tiers des Français intègrent désormais l'impact environnemental dans leurs choix d'achat, et 78 % adoptent des pratiques de mode durable, telles que l'achat de produits de seconde main.

Les marques et distributeurs doivent désormais communiquer leurs engagements en faveur d'une mode plus durable à travers les étiquettes, emballages et descriptions de produits. Certains acteurs du commerce vont même jusqu'à divulguer l'impact environnemental de leurs articles.

Dans ce contexte, l'introduction du nouvel Éco-score émerge comme l'un des défis majeurs pour les professionnels du textile en 2023. Ce système permettra aux consommateurs de mieux comprendre les informations présentées sur les étiquettes, facilitant ainsi des choix plus durables.

Quelle est l'origine de la conception d'un Éco-score pour le secteur textile ?

Pour rappel, l'Éco-score a pour objectif d'évaluer l'empreinte environnementale des produits alimentaires en attribuant une note basée sur quatre principaux critères : l'analyse du cycle de vie du produit (ACV), les mentions valorisantes et les labels environnementaux, l'origine des ingrédients, et la composition des emballages. Cette approche, bien que non contraignante, se prête naturellement à une extension à d'autres secteurs, dont le textile.

Dans une tribune parue dans Ouest-France, le ministre de la Transition écologique et la secrétaire d’État chargée de l’Écologie expriment la volonté du gouvernement français de développer un nouvel Éco-score d'ici la fin de 2023. L'objectif est d'informer les consommateurs sur les matières utilisées et les processus industriels de fabrication des vêtements.

Ce nouvel Éco-score, détaillé par seize critères, vise à rendre compte de manière exhaustive de l'impact environnemental des articles de mode. Parmi ces critères figurent l'empreinte carbone, la consommation d'énergie, la quantité d'eau utilisée, les émissions de particules fines, ainsi que les conséquences sur la biodiversité.

Des enseignes qui se mobilisent en faveur d'un Éco-score pour le textile

Treize marques et enseignes françaises ont exprimé leur intention de lancer un Éco-score mode. Lacoste, Aigle, Decathlon, Chantelle, Okaïdi, Dim Hanes, Celio, Bonobo, Tape à l’œil, Pimkie, Jules et Grain de Malice ont le projet de proposer un Éco-score noté de A à E, s'inspirant du modèle utilisé pour l'évaluation des produits alimentaires.

Ces entreprises disposent d'une période pour mettre en place les mesures nécessaires et fournir les informations requises, car l'Éco-score ne devrait potentiellement devenir obligatoire qu'en 2026. Dans l'intervalle, elles sont encouragées à mettre en avant les données produits mettant en valeur leurs engagements en matière de responsabilité sociale et environnementale (Made in France, coton durable, mode de livraison écologique). Une collaboration efficace est essentielle pour garantir que ces informations soient clairement communiquées, notamment sur les canaux numériques.

De plus, les outils de gestion des données produits doivent être flexibles et adaptables pour suivre les évolutions sociétales et réglementaires. A titre d'exemple, le Nutri-score a vu sa formule évoluer pour correspondre à un nouveau mode de calcul.